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Les écoles ont toujours été une des grandes causes de la
communauté francophone. Dans une situation minoritaire comme on retrouve à
Windsor, l’enseignement du français joue un rôle primordiale dans le maintien de
la langue et de la culture. Aucun système d’éducation française n’a jamais vu le
jour du côté américain de la rivière, fait qui contribua sans doute à
l’assimilation totale de la population canadienne-française de la côte nord.
Mais du côté canadien, des écoles françaises ont existé, tant bien que mal,
presque depuis le début de la colonie. En fait, la première école française en
Ontario a été établie à la paroisse de l’Assomption, à Sandwich, en 1786.
À l’époque du Progrès, les écoles de l’Ontario sont officiellement
anglaises mais, en théorie, rien n’empêche l’embauche de professeurs
francophones dans des milieux où la majorité des contribuables parlent français.
En général, le système semble satisfaisant, comme l’indique le rapport annuel de
1881, livré au conseil d’Essex Nord par l’inspecteur Théodule Girardot. Il loue
la construction de deux nouvelles écoles, une dans le canton de Tilbury Ouest,
où un grand nombre de Québécois continuent à s’établir, et l’autre dans Sandwich
Est. Il déplore cependant le fait que plus de 800 enfants du district n’ont pas
fréquenté l’école au cours de l’année précédente et réprimande certains syndics
de toujours vouloir engager des instituteurs « à bon marché ». Son adresse nous
peint un bon portrait de l’état de l’éducation française à l’époque .
Le Progrès appuie l’idée d’écoles bilingues, reconnaissant la nécessité
de bien apprendre l’anglais dans une province anglophone. Ce n’est pas le cas
chez Le Courrier d’Essex, rival principal du Progrès. La politique
éditoriale du Courrier favorise la séparation des Canadiens-français en
écoles complètement françaises (au moins pour les étudiants de moins de dix ans)
comme le seul moyen de conserver la langue française à Windsor et environs . Le gouvernement de l’époque n’est pas prêt à supporter une telle
solution, mais tolère le système officieusement bilingue.
Mais en 1890, une nouvelle loi proposée par l’opposition
conservatrice à Queen’s Park demande que toute instruction en Ontario se fasse
en anglais seulement. Bien que facilement défaite par le gouvernement libéral
d’Oliver Mowat, cette loi annonce les troubles qui séviront dans la province au
prochain siècle avec le passage du Règlement 17. Le Progrès critique cette
mentalité qui voudrait faire de l’anglais la langue unique en Ontario ,
.
Le Progrès porte aussi attention aux questions scolaires sur le plan
local aussi bien que provincial, se prononçant, par exemple, sur la situation
des écoles à Belle-Rivière en 1982 . En 1894, les membres de la
paroisse Saint-Alphonse, à Windsor, lancent une pétition pour obtenir un
enseignant français pour leur école qui comprend surtout des élèves francophones . Les lettres qui paraissent dans le journal dans les semaines qui
suivent montrent à quel point ce sujet a le pouvoir d’exercer la communauté
locale , . On lit plus tard que la pétition portera fruit et
que les paroissiens auront leur maître français .
Les conseils scolaires sont composés de comités de « syndics » qui gèrent les
affaires de chaque école. Ce rôle est très important pour les membres de la
communauté, comme le montre un article décrivant les démarches du syndic
Cousineau, qui réussit à obtenir justice pour les contribuables francophones de
Sandwich Ouest . Mais pas tous les fonctionnaires sont aussi
honorables. Le Progrès prend grand plaisir à dénoncer la corruption
évidente dans la conduite de Jos Durocher, président du conseil scolaire de
Sandwich Ouest. On l’accuse d’avoir frauder les contribuables en remplissant ses
propres poches d’argent destiné aux enseignants - accusations d’autant plus
délicieuses du fait que M. Durocher est aussi le reeve conservateur du
canton .
À cette époque, l’éducation s’arrête à la fin de l’école primaire pour la
plupart des gens. Tous les élèves doivent passer des examens provinciaux pour
être promus d’une année à l’autre. La remise des diplômes est un événement
important dans les petites communautés canadiennes-françaises d’Essex et de Kent
et Le Progrès imprime régulièrement les résultats des élèves ,
,
,
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