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La colonie du Détroit, fondée en 1701 par Antoine Laumet, sieur de Lamothe
Cadillac, est le plus ancien peuplement français permanent à l’ouest de
Montréal. Établi d’abord pour bloquer les plans expansionnistes des Anglais aux
pays des grands lacs, le Détroit devait être beaucoup plus qu’un simple fort ou
poste de traite; Cadillac envisageait un centre qui rivaliserait Québec et
Montréal en importance, une colonie agricole qui pourrait suffire à ses propres
besoins et même fournir les autres postes français de l’intérieur du continent.
Mais la traite des fourrures demeura l’activité la plus importante des habitants
des deux côtés de la rivière du Détroit pendant la plupart du 18e siècle; au
cours de cette période, les habitants ont vécu sous les drapeaux français,
britannique et américain. Ce n’est que plus tard, au 19e siècle, que la région
s’imposera comme centre agricole de grande importance. À plus de neuf cent
kilomètres de la frontière du Québec, la communauté francophone du Détroit
évolue de façon tout à fait particulière, reflétant une situation géographique,
démographique et socio-économique sans parallèle parmi les francophonies de
l’Amérique du Nord.
Le Progrès se penche à plusieurs reprises sur l’histoire des origines de
la colonie, en particulier dans une série de lettres de voyage postées par le
grand historien québécois, l’abbé Henri-Raymond Casgrain (1831-1904) ,
. Casgrain fait aussi le point sur les paroisses fondées plus tard du
côté canadien de la rivière . On peut lire d’autres détails sur la
fondation du Détroit dans un article qui paraît lors du bicentenaire de la
ville, en 1901 .
Le Progrès tente de présenter l’histoire du Détroit sous une lumière
glorieuse, française et catholique; déjà à cette époque, le but est de rehausser
la fierté des Canadiens-français et de placer leur histoire dans la grande
épopée française en Amérique du Nord. On raconte l’histoire de la paroisse de
l’Assomption ,
,
et d’un de ses premiers curés, le Père Pierre
Point . Lors de la dédicace de la nouvelle église de Sainte-Anne
de Détroit (celle qui existe toujours de nos jours), Le Progrès profite
de l’occasion pour mettre à l’honneur l’histoire de la paroisse .
On rappelle aussi une des grandes familles françaises de Détroit, la famille
Chapoton, associée à la construction de la même église .
Mais Le Progrès sait aussi mettre en vedette la vie de gens ordinaires
qui ont participé à l’histoire de la région, des pionniers qui, à travers leurs
activités quotidiennes, ont contribué de façons variées au développement de la
communauté. Par exemple, un portrait de la famille Marentette-Janisse, deux des
plus vieux noms de la région, nous renseigne sur les activités des anciennes
familles françaises du Détroit . Il en est de même avec le portrait
d’Arsas Drouillard qui paraît dans Le Courrier, article qui fait le point
sur les activités de ce dernier parmi les des pêcheurs d’Essex-Nord et Kent . Plusieurs nécrologies foisonnent également de détails sur la vie,
les relations et les activités de personnes qui ont marqué la communauté
canadienne-française du Détroit, comme celles, par exemple, d’Hyppolite Réaume , du constructeur d’églises Alex Chauvin , de madame
Joseph Lajeunesse , d’Olivier Marentette et du
tailleur E.F. Beaune .
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