Lettre de John Askin à son fils Charles, lui racontant les préparatifs de guerre.
(extrait des Documents de John Askin, Tome 2, p. 707 à 708)

Strabane, le 28 avril 1812

Mon cher Charles,

Je te dois maintenant deux lettres, dont la dernière datée du 16 courant m'est venue en main il y a deux jours. Cela nous a fait plaisir, à ta mère et à moi, de voir que tu ne te plaignes pas de mauvaise santé. Dieu soit loué, la famille ici bénéficie également de cette grâce. 

La loi de la milice est arrivée mais je ne l'ai pas encore vue. En fait, à part ce que disent mes enfants, j'ai peu à voir avec. Sauf mes voeux pour le succès de l'armée britannique, qui ne peuvent finir qu'avec mon dernier souffle. Je ne comprends pas comment un homme d'honneur et d'honnêteté puisse jamais changer son allégeance. Des préparatifs sont en voie à Détroit, et de grands préparatifs à Malden en prévision de la guerre. J'espère qu'elle n'aura pas lieu et je la redoute beaucoup. Les contrats à Malden pour le bois, etc.. pour le matériel, disons pour réparer la garnison et construire un vaisseau, vont, on estime, dépasser les 6000 [livres]. Cela va éparpiller beaucoup d'argent liquide dans cette partie du pays... 

Les Indiens ont fait beaucoup de dégâts dans différents quartiers des états-Unis. Les gens de Détroit, qui ne sont pas dans la garnison, prennent peur; Alice y était il y a quelques jours. La pauvre femme, elle souffre étonnamment de peur car j'ai compris qu'aucun des gens de la ville ne sera reçu dans la garnison. Alexander y était hier et dit qu'ils prennent maintenant des précautions contre une attaque des indiens et, par conséquent, elle a moins peur. Les fusils, tromblons etc. ici sont tous chargés et en bon état; je n'aimerais pas être fait prisonnier et celui qui essaye, peut si manifestement perdre sa vie; n'ayant que mes enfants et moi-même, nous ne pouvons pas faire grand-chose mais nous essaierons de ne pas être surpris. J'ai conseillé au capitaine McKee de partir à Malden. Il y a trop de risques ici. Je pense qu'il est parti hier. La plupart de la propriété de Robert McDougall est de ce côté. Le pauvre Meldrum, je pense, est très gêné. Je pense quand dans son coeur, c'est un vrai sujet britannique. La conduite de ses fils lui pèse beaucoup. 

Ton affectueux père,
(signé) John Askin

Détail de l'épée d'un officier de l'infanterie britannique

Détail de l'épée d'un officier de l'infanterie britannique