Récit de Norton sur l'attaque du fort Meigs, en mai 1813

(extrait du Journal du chef de bataillon John Norton, p. 321 à 322)

En début mai, le général Procter part de Détroit avec deux ou trois cents soldats de métier du 41e - plus d'un millier de guerriers indiens de différentes tribus, -- et quelques hommes de la milice de Détroit; -- il vient jusqu'au pied des rapides, sur la rivière Miami, et trouvant le général Harrison trop solidement fortifié pour espérer réussir un coup par surprise, il l'encercle; -- des batteries sont dressées des deux côtés de la rivière, mais l'artillerie est trop légère pour impressionner beaucoup. - les guerriers se conduisent avec beaucoup d'intrépidité, profitant du couvert mince que permet le terrain, -- ils avancent chaque jour jusqu'à parvenir très près du parapet de derrière lequel aucun ennemi ne peut montrer la tête sans danger. Ils forment deux divisions - une qui est stationnée sur la rive sud-est de la rivière, où l'ennemi s'est posté - et fortifié, -- l'autre restant sur la rive nord-ouest. Carte de l'attaque sur le fort Meigs

Carte de l'attaque sur le fort Meigs

L'ennemi ayant remarqué l'approche de plus d'un millier de miliciens venant à son aide, sort de sa fortification sur la redoute près d'eux, --ils défont le détachement du 41e qui le tient, prennent le lieutenant McIntryre avec quelques prisonniers et poursuivent le restant. À ce moment-là, Tecumthe [Tecumseh] vient avec un corps de guerriers indiens, -- reprend les batteries et repousse l'ennemi dans ses fortifications avec beaucoup de pertes. Du côté nord-ouest de la rivière, les renforts de l'ennemi débarquent, et ils profitent également d'un avantage temporaire, mais la coopération énergique des guerriers des différentes tribus, avec les troupes écrase bientôt toute résistance, - ceux qui n'ont pas été tués se constituent prisonniers... 
Constatant que les canons n'ont fait que peu ou pas d'impression sur les fortifications de l'ennemi, -- et les guerriers indiens, selon leur ancienne coutume, se croyant libérés de toute obligation supplémentaire dans cette expédition, étant donné qu'ils avaient maintenant frappé, commencent à retourner chez eux. Le général Procter se retire du siège, -- et repart vers Amherstburg.