Récit de la bataille de la rivière Raisin par
Norton
(extrait du Journal du chef de bataillon John Norton, p. 313, et p.314 à 315)
![]() Carte de la bataille de la rivière Raisin |
... Ils se sont battus dans la bataille de French Town, à la rivière Raisin, et le père satisfait notre curiosité en racontant ce qu'il a observé lors de cet
affrontement, ... Le soir du 21 janvier, le général Procter arrive avec plusieurs centaines d'hommes du 41e régiment et de Nouvelle-écosse et environ cinq cent guerriers, principalement des Poutewattomies, Chippawas et Ottawas, -- hormis environ soixante-dix Wyandots, -- le même nombre de Delawares, -- et le groupe de Mingoes déjà mentionné. Ils marchent vers l'ennemi à temps pour leur permettre d'arriver avant le lever du jour, -- pour la formation de l'attaque, les soldats de métier prennent le centre, -- les Wyandots, les Mingoes et les Delawares sont sur la droite, et les Poutewattomies et Chippawas composent l'aile gauche. Les troupes avancent contre le groupe de l'ennemi qui est sous le couvert d'une palissade qui les protége suffisamment des mousquets et ouvrent le feu sur eux avec beaucoup d'ardeur, mais en ripostant, -- l'adversaire a un grand avantage, parce qu'il est complètement en sécurité lui-même, et que nos troupes sont entièrement exposées, le terrain proche formant une plaine complète. A ce moment-là, les guerriers de l'aile droite avançant rapidement, attaquent un corps de cinq ou six cents hommes, principalement des soldats de métier, -- qui se sont formés sur la plaine: -- les Wyandots sont pour la plupart à cheval, --ils les assaillent avec tellement de furie que leur assaut et défaite sont presque simultanés, et la poursuite se poursuit avec une telle ardeur que très peu s'échappent; -- ils sont tous pris ou tués, -- parmi ces derniers se trouve le général Winchester qui a commandé cette division en personne. Dès qu'il est amené comme prisonnier - les hommes de la milice du Kentucky, qui ont défendu la palissade, se constituent prisonniers de guerre... |
... Alors qu'ils sont aux alentours de Détroit et Amherstburg, certains Américains accusés d'être impliqués dans un complot [contre les Britanniques], inventent beaucoup d'histoires sur les cruautés exercées par les indiens sur les prisonniers pris à French Town. Qu'il ait pu en avoir des cas, -- c'est difficile à dire, mais aucun cas de cruauté n'a été général ou public, nous pouvons l'affirmer en pleine confiance. Le général Winchester et beaucoup d'autres officiers ont été personnellement pris par les indiens -- le premier a été livré par Stayegtha [Roundhead] au général Procter; -- et d'autres qui ont été retenus pendant quelque temps, et livrés seulement après intervention répétée en leur faveur par les officiers britanniques, -- ne se sont aucunement plaints de cruauté... Il serait inutile ainsi qu'interminable de répéter le nombre d'actes de cruauté qui ont été affirmés et tout aussi brutalement contredits, -- sans preuves pour justifier les dires d'un côté ou de l'autre, -- je serais plutôt enclin à croire la contradiction plutôt que l'affirmation. |